1991, l'album "Sigh No More" sort cette fois sans tout le tapage médiatique fait autour du 1er album et ce 2ème véritable album arrive presque "par hazard" dans les étalages des disquaires puisque je le trouve sans savoir qu'il arrivait.
Le line-up est le même que sur le mini-LP "Heaven Can Wait" donc on stabilise la formation, mais il aurait été bien dommage qu'il en soit autrement puisque seulement 1 an sépare chaque sortie jusqu'à présent et entre deux, le groupe a même sorti une vidéo live "Heading For The East" fort réussie.
Cet album est produit par Tommy Newton en lieu et place de Kai Hansen qui se chargeait de cel sur les 2 opus précédent même si Newton (Tommy pas Isaac!) était avec Piet Sielck aux manettes. D'ailleurs le camarade de route Piet Sielck est toujours ici en tant qu'assistant ingé-son et la prod est très bonne sur cette opus comme pour les 2 autres.
"Changes" (Hansen/Scheepers/Schlächter/Wessel) Ce titre commence par son intro propre et pas par un titre d'intro ajouté contrairement à l'habitude qu'avait Hansen avec Helloween et qu'il avait repris sur "Heading For Tomorrow".
Cette compo mid-tempo est plus sombre et plus sérieuse, le ton est grave et si les trois quart du titre sont sur la même veine même durant le solo, il y a quelques ruptures avec le rythme vers la fin. Ce titre est bon, bien ficellé et surtout le rebondissement plus enlevé fait du bien pour réveiller le tout. Ce n'est pas une grosse révolution mais c'est un bon titre.
"Rich & Famous" (Hansen) Dès l'intro, on sent l'esprit Happy Metal revenir par un mid-tempo plus enlevé qui vient rassurer l'auditeur. Rien à dire ici, on retrouve tous les ingrédients propre à une compo d'Hansen, simple et efficace d'un bout à l'autre et la fin est même augmentée d'un ton qui pousse Ralf encore plus haut. Un très bon titre qui fera mouche avec son refrain accrocheur en live.
"As Time Goes By" (Hansen/Sielck) Hansen voit son pote lui préter main forte sur ce titre qui pourtant sent la Hansen's touch et non pas celles qu'on connait maintenant de la part de Piet Sielck. Ici on retourne vers un heavy speed assez enjoué et surtout avec quelques arrangements dans le son notament sur les couplets. Pendant les avant-refrain et refrain, Ralf fait parler toute sa technique vocale car les phrasés le pousse à aller vers la hauteur et cela tout en puissance. Les soli sont typique d'Hansen de l'époque Helloween et on s'aperçoit de plus en plus à quel point ce gars a apporter sa patte dans son ancien groupe. Un excellent titre que celui-ci et mon préféré de cet album.
"(We Won't) Stop The War" (Hansen/Wessel) La basse ouvre le titre d'une façon bien martelée et des cuivres (joués par un synthé bien sûr) font une apparition sur ce titre qui a une rythmique Hard Rock teinté 70's un peu à la manière de groupe comme Uriah Heep notament. Définitivement on ne peut pas penser ici à du Judas Priest contrairement à un album à paraître beaucoup plus tard dans la discographie du groupe. Un titre correct.
"Father And Son" (Schlächter/Scheepers) Une intro accoustique légèrement relevée par une distorsion vers la fin pour reprendre en accoustique sur le couplet suivant accompagné par un piano. Pas une ballade mais plutôt une chanson lente. La guitare accoustique accompagne le titre de bout en bout malgré la présence de l'électrique pendant le refrain. Encore un titre teinté 70's avec diverses influences, on reconnaît un peu de Led Zeppelin et éventuellement d'autres choses de l'époque dans le style. On alourdit le ton vers la fin. Pas un mauvais titre car c'est bien correct de bout en bout et surtout ça change du style du groupe.
"One With The World" (Hansen/Wessel) On ressent tout de suite la patte de Kai sur ce titre. Le mid-tempo est assez lourd surtout sur les couplets, mais la mélodies est toujours aussi bonne et elle monte crescendo jusqu'au refrain. Ralf s'en sort vraiment très bien d'ailleurs et ne manque pas de coffre. Le titre prend de l'envol après le solo par un break faisant parler la poudre. Le dernier refrain est d'ailleurs encore plus puissant et la batterie lâche les gaz. Un très bon titre assez sombre qui fera aussi l'objet d'une vidéo.
"Start Running" (Wessel/Scheepers) La basse ouvre le titre avant de sortir une mélodie qu'Hansen n'aurait pas renié. Un titre bien enlevé sans être réellement heavy speed au départ mais qui fait tapper du pied d'entrée. Ralf balance la sauce avec ses cordes vocales. C'est puissant vocalement et on mesure de plus en plus la qualité de cet excellent chanteur. Duel de guitare pendant les soli, bref une excellente réussite que ce titre. De plus on se surprend à penser à Kiske pendant "Save Us" sur le break qui suit le dernier solo car la ligne vocale est similaire de bout en bout.
"Countdown" (Hansen) Un titre encore bien 70's, un peu déjanté qu'on aurait plutôt vu sur le mini "Heaven Can Wait". Pas grand chose à en retenir malheureusement. Pas mauvais au point de zapper mais rien de réellement intéressant. Une sorte de récréation faisant un peu remplissage sur l'album.
"Dream Healer" (Hansen/Scheepers) Un titre qui commence par une rythmique très "Maidenesque" puis on redescent le rythme pendant le couplet qui est très lent, pour reprendre ensuite par du heavy speed! C'est carrément les montagnes russes! Malgré tout, c'est titre très accrocheur que celui-là, les mélodies bien placées et un chant empreinte d'une grande maîtrise assure l'essentiel...et bien plus. Mais ici aussi, le climat est assez sombre, on sent d'ailleurs que cet album a cet empreinte bien ancrée et contrairement à son prédécésseur, tout est bien moins Happy Metal. Le Hansen d'Helloween a évolué doucement vers des compos plus sérieuses avec cet album et ce titre en est la parfaite preuve. Mais ça reste très bien fait de bout en bout sur ce titre à rallonge. Le rythme est varié et les ambiances aussi tout au long de ce très bon titre.
"The Spirit" (Hansen/Wessel/Scheepers) On finira l'album par un titre plus léger et plus sympathique avec une empreinte plus 70's aussi dans l'esprit. L'accoustique fait de nouveau une apparition mais ici nous sommes dans le mid-tempo. C'est aussi très différent du restant de l'album et le groupe explore encore une autre piste ici.
Décidément, l'évolution du groupe, même si elle est moins flagrante que celle d'Helloween, a des similitudes frappantes. Déjà on trouve des cuivres ici comme chez les citrouilles à la même époque, des changements de styles et des essais différents (Pink Bubbles Go Ape par exemple) et un climat plus sombre qui mettra un peu plus de temps à venir chez les citrouilles.
Voilà pour cet album qui est étonnant mais reste plus que correct et les idées trouvées ici sont en général plutôt bonne.
"Countdown" reste le titre le moins intéressant mais il y a quelques perles qui valent le détour, même si ça ne suffit pas à le mettre au même niveau qu'un "Heading For Tomorrow".
Pourtant il faudra s'habituer à cela car Gamma Ray/Hansen change et évolue au fur et à mesure.
Note: 3.5/5