Difficile de succéder à "Land Of the Free" tant cet album est excellent et d'ailleurs Kai Hansen, fier d'avoir trouvé la bonne recette, essaie de faire de même avec ce "Somewhere Out In Space".
Eh oui, point de surprise ici, on prend les même et on recommence?
Pas tout à fait puisqu'il y a un mouvement de personnel au sein de la formation:
Kai Hansen concerve son poste de guitariste/chanteur
Dirk Schlächter passe définitivement à la basse et laisse tomber sa guitare
Dan Zimmermann arrive au poste de batteur
Henjo Richter arrive au poste de second guitariste et prend en charge les claviers sur l'album.
Voilà donc ce nouveau line-up qui de nos jours sévit toujours. Kai est particulièrement fier de cette nouvelle mouture et le déclare désormais à la presse, car au delà de l'aspect purement musical, le contact entre les newbies et les anciens s'avère excellent.
"Beyond The Black Hole" ouvre le bal par une intro tout en basse et on enclenche le heavy speed mélo bien dans le ton de l'album précédent. Pas de surprise ci, on est en terrain conquis et il faut quand même avouer que c'est superbement efficace. Les choeurs sont bien en avant sur le refrain et celui-ci se retient plutôt bien. Une belle entrée en matière qui rassure le fan.
"Men, Martians And Machines" offre un groove et une grosse puissance dès le début. Un chant différent de l'accoutumée, mais on s'y retrouve lors de l'avant-refrain. Il y a un petit côté Judas Priest typée "Electric Eyes" sur la rythmique du couplet et aussi dans l'approche, mais la comparaison s'arrête là car le reste et dans la veine Hansen sans sourciller.
"No Stranger (Another Day In Life)" est légèrement différent du répertoire habituel et lorgnerait plus facilement vers des groupes plus 70's dans l'esprit. Les mélodies propres au groupe sont tout de même présentes et surtout l'accélération speed lors du dernier passage solo ne trompe personne.
"Somewhere Out In Space" renoue avec les compos de "Land Of The Free". Pas de surprise non plus ici, ça speed et ça bastonne correctement juste avant un refrain plus calme mais c'est bien là le seul point faisant souffler l'auditeur. L'artillerie lourde est de sortie sur ce titre.
"The Guardians Of Mankind". Le titre semble être sorti des sessions de "Walls Of Jericho" tellement ça paraît téléphoné...sauf que là, ça commence gentillement pour s'accélérer et tout en finesse et mélodies. Un effort particulier à été fait pour le refrain, mais pas de doute non plus ici, ça reste bien accroché au style.
"The Landing" est plus un petit intermède/mise en bouche qu'autre chose. Un truc bien lourd sans grand intérêt en fait, tellement que s'il n'y était pas, ben ça ne manquerait pas...next.
"Valley Of The Kings", un des titres phare de cet album est aussi le single sorti de cet album. Là, c'est du pur jus, mélodie imparable, refrain accrocheur, un mid-tempo enlevé, bref la recette parfaite pour tous les fans du genre.
"Pray" nous sert une intro façon marche militaire et nous rappelle un peu le style de l'intro de "Lust For Life".
Bon ce titre est en fait une grosse balade de la mort qui tue. Un truc bien mièvre je trouve, façon chant de Noël.
Ca détonne dans le paysage...c'est même chiant pour tout dire...
"The Winged Horse" nous re-sert la bonne recette. La guitare en intro sonne bizarre limite jeux vidéos. Ensuite le couple démarre sur une intro à la Uriah Heep pour repartir dans le heavy speed habituelle. Un titre correct, pas inoubliable et cette putain de mélodie mi-gratte mi-clavier bontempi.....bof. Heureusement le reste est correct.
"Cosmic Chaos" est plus un solo de batterie qu'un titre. Ca parait un peu anachronique de placer ce genre de chose sur un album studio mais on peut éventuellement le prendre comme intro à "Lost In The Future" et sa rythmique qui bastonne. C'est différent du style habituel ce titre. On a l'impression qu'Hansen mélange des choses sur cet album.
Une continuité et des choses plus en décalage. Là, on donne dans le boeuf et il y a même une reprise de folklore ricain "o' Suzanna" en guise d'intro aux soli!!!!
"Watcher In The Sky" continue l'alternance en proposant un titre plus classique du groupe. Un titre que le groupe jouera d'ailleurs en live et qui fonctionne plutôt bien avec sa gamme arabisante. Un titre bien efficace aux changements d'ambiance et surtout grâce à un refrain imparable.
"Rising Star" est en fait l'intro de "Shine On" qui suit avec une influence très 70's sauf dans la rythmique du couplet. Par contre c'est flagrant sur le refrain même si le tempo est très largement plus enlevé que les groupes de cette époque. Ce titre là se digère parfaitement sans faim. Ca passe plutôt bien. Un break planté au milieu qui à des relents de "The Silence", et un final plus lent limite balade avec tout plein de choeurs derrière. C'est d'ailleurs presque domage que cela se finisse ainsi...
"Return To Fantasy" est un bonus-track sur le 1er pressage du CD. C'est en fait une reprise d'Uriah Heep, groupe cher à Hansen qui nous refait encore une fois le coup de la cover de ce groupe sur un de ses albums. Bon, ça n'est pas un mauvais titre, mais ça n'est pas non plus quelque chose d'inoubliable.
Voilà un album mitigé derrière le fabuleux "Land Of The Free".
D'un côté, Hansen veut garder cette nouvelle patte trouvée précédemment, et d'un autre tenter des choses avec plus ou moins de bonheur. Pas que l'album soit mauvais, ça s'écoute plutôt très bien, mais on comprend plus facilement pourquoi celui-ci n'est pas plus plébicité.
D'ailleurs le hambourgeois ne s'y trompera pas et reviendra ensuite dans un chemin nettement plus favorable au style précédent.
Verdict: 3/5 et encore j'étais hésité avec une note inférieure.