Point de vue subjectif:
J'aime bien, pas autant que le 1er volet mais c'est plaisant à regarder, les détails, le choix des couleurs et cette bordure même si une partie me dérange, très caricaturale et volontairement pas dans le ton ou la qualité graphique du reste. Pas grave malgré tout, c'est bien fait et ça explique le titre.
Point de vue objectif:
Le visuel qui donne toute sa signification au concept du Keeper et en même temps le dénouement.
Ce visuel regorge de détails avant tout.
On commence par l'avant plan où le gardien plonge la clé. Les mains de l'émissaire du mal tentent de l'en empêcher mais c'est déjà trop tard, il ne peut avoir la force nécessaire pour empêcher un simple bras accomplir et terminer la prophétie.
Il s'agit bien de la dernière clé, c'est bien pour cela que c'est l'ultime tentative et que les forces manquent à ceux voulant contrer cette action.
Les visages dans l'eau sont ceux des esprits malins voyant leur fin arriver et dans un dernier cri se tordent de douleurs.
La main du gardien, parfaitement exécutée, douce et fine, pour plonger la 7ème clés, toujours ce chiffre 7 (en même temps c'est le titre de l'album), la main d'un homme blanc type européen, comme le groupe bien entendu, mais qui contraste avec la peau verte, celle d'un serpent comme celui qui a corrompu Eve au jardin d'Eden ou comme les lézards alien de la série des 80's "V". Ca incarne le mal, ceux qui veulent du mal, tout contrôler comme Satan tente encore et toujours de le faire sur l'esprit faible des pêcheurs/humains, créatures si fragiles créées par Dieu. La tentation est forte et un "héro" pourra tous les sauver de l'emprise.
Le parallèle avec le christianisme encore une fois est fort et colle encore et toujours au concept et aux idées développées à la base.
Ce sauveur est l'instrument du bien uniquement, il est seul et porté d'une mission....comme Jésus l'a fait quand il a été envoyé par Dieu.
Toute la symbolique est là, ça n'est qu'une histoire? C'est naïf? Peut être pas tant que ça finalement et l'histoire nous en dira plus encore, mais pour l'instant on reste sur le visuel.
Tous les ingrédients du mal sont donc là, les mains du malin avec des doigts crochus comme les diverses sorcières des contes, des instruments du malin, au fond, un univers coupé en deux avec la partie gauche, le mal est toujours ou souvent représenté à gauche, car le bien et le juste s'assoient à la droite de Dieu. La partie gauche est sombre, des couleurs peut avenantes, tout est flou et dégoulinant, contrastant avec la netteté des traits de la partie droite mais aussi avec les mains vertes parfaitement dessinées. Certes cela accentue l'effet de profondeur de la peinture, mais aussi donne la leçon que rien n'est clairement défini par le malin, mais sous certains traits on peut aussi lui prêter une certaine beauté et attirance comme les mains peuvent aussi le montrer quelque part même si ça reste relatif.
On voit aussi des chemins tortueux sur la partie du royaume du mal, ainsi que les ténèbres encore plus au fond, une manière d'approfondir les difficultés et la douleur encore de ce monde là, même si la bible dit que le chemin qui mène au mal est direct et facile contrairement à celui pour gagner la plénitude et la paix. C'est là une sorte d'incohérence dans la toile, mais l'interprétation peut être double et il s'agit là d'un choix de l'illustrateur comme on peut le voir.
Mais la mission s'achevant, les ténèbres laisse place à la lumière, les mauvais esprits s'éloignent dans l'eau pour quasiment disparaitre, la lumière jaillit de nouveau et transperce ce ciel sombre pour laisser une place à un ciel bleu lumineux et vierge de nuage.
On retrouve cette virginité avec la montagne baignée dans la luminosité, qui s'élève plus haut que tout, plus fort que tout, un peu abrupte mais vierge de traces de l'homme ou d'autre chose sauf l'éventuelle neige qu'on peut immaginé dans les parties blanche. La neige et le blanc, symbole de virginité, on repart de rien, de quelque chose de neuf, toute la notion du mal est abolie. Encore une fois, on peut y voir le parallèle du sacrifice du fils de Dieu, récoltant dans la douleur tous les pêcher du monde pour délivrer les hommes de leurs pêchers.
Enfin la bordure, ciselées dans un bois noble ayant subit les ravages du temps aussi, permettant d'y voir une scène finalement lointaine, d'un autre temps mais conservée intacte où seul le vieillissement apparaît. Un pan de l'histoire des homme c'était déjà produit et racontant une prophétie.
Le contexte est tout à fait étonnant par rapport à cette histoire et sera en partie dévoilé par Weikath lors d'une interview. Il y parle de sa relation et sa rencontre avec Hansen.
Weikath est croyant et d'après la traduction du journaliste, serait catholique. Etonnant pour un pays où la grande majorité est huguenot mais cela est possible.
Weiki prie Dieu, régulièrement, lui demande de le sortir de son impasse et de rencontrer enfin un autre guitariste comme lui avec qui il pourrait échanger, progresser et construire quelque chose de sa vie. Cette rencontre se produit avec Kai. Weiki est subjugué par le jeu et la personnalité d'Hansen. Et il apprend vite et différemment grâce à lui. Mais Kai est athée, voir limite provocateur jusqu'à se foutre des institution et particulièrement des religions.
Une différence notoire qui compte dans le groupe mais qui fait aussi l'équilibre du groupe. Weiki parle de sa croyance à Kai qui l'écoute malgré tout, souvent avec scepticisme mais est intéressé par ce que lui raconte son ami.
Pendant qu'Hansen change, devient plus calme, plus stable, moins provocant, Weikath lui sombre dans la facilité (on l'apprendra plus tard) et se laisse vivre en profitant un maximum de ce que lui offre la vie et de certaines choses par très "catholiques" justement.
Weiki avouera n'avoir enregistré que ses soli ou presque sur le Keeper I tellement il avait le nez dans la poudre à l'époque! Cela aussi fera naitre un début de rivalité qui lui fera dire que le Keeper I est l'album de Kai et que le Keeper II sera plus le sien...mais en fait il sera plus équilibré et mieux réparti au niveau des compos.
Maintenant, si on fait le parallèle de la signification du visuel avec les titres, cet album est un hymne à la liberté. Dès l'ouverture Eagle Fly Free pose la base mais on retrouve aussi une partie de la difficulté avec You Always Walks Alone.
Libre de penser mais seul contre tous! Libre de faire le bien mais tu ne compteras que sur toi pour accomplir ta tâche et les difficultés ne manqueront pas.
Même un titre comme Rise And Fall fait le parallèle, Dr Stein plus fun est assez anecdotique dans le concept.
We Got The Right est à la fois un cri de révolte et un constat de vouloir s'en sortir. On reste dans le concept.
March Of Time par son titre continue dans le sens où ça continue d'avancer et plus le temps passe, plus on s'approche du but ou pas d'ailleurs.
I Want Out, encore une volonté d'être libre de faire ce qu'on veut.
Le gros du concept arrive avec Keeper et l'histoire qu'on connait dévoilée par le visuel. Un titre qui sied parfaitement à l'idéologie de Weiki tout comme How Many Tears.
Puis la cerise sur le gâteau, la véritable place du titre si on suit l'idée de base, et en plus signé par Kai: "Save Us"!
Une amorce de changement dans la manière de penser d'Hansen, l'influence directe de Weiki sur lui, un message de rédemption mais peut être aussi le chant du cygne, la dernière volonté de Kai de vouloir sauver l'ambiance du groupe et la cohésion puisqu'on sait désormais que cet album sera le dernier pour lui dans le groupe.
La rivalité des 2 amis est bien commencée et Kai s'en remet à Dieu pour tenter une dernière fois de sauver le groupe du naufrage....