Puisqu'on en cause un peu dans le topic "présentation", je colle ma chro du dernier album de Machine Head pondu sur Metalpapy:
Machine Head: unto the locust
Ces derniers temps j'ai plutot tendance a penser que les groupes qui proposent des morceaux compliqués cachent souvent un certain manque d'inspiration derriere une pleïade d'arrangements, composant des chansons a tiroirs en se dermerdant parfois a noyer le poisson tout simplement car il est difficile de pondre un titre simple qui fonctionne et qui devient un tube ou un classique.
Après tout! L'expert en la matière, je veux parler d'AC/DC, n'a pas vraiment pondu un tube ou un classique digne de ce nom depuis.... "Thunderstruck"? Et si on est mechant on pourra même penser que ce n'est plus le cas depuis l'album "Back in black"?
Metallica n'a pas sorti un morceau de ce genre depuis.... "Enter Sandman"? Parce que demandez a un fan de Metal de vous ronronner un riff célebre de Metallica et vous avez 2 chances sur 3 qu'il vous sifflotte le riff du 1er titre du Black album!
Bref tout ça pour dire qu'il n'est pas facile de trouver le riff! Le riff qui va emporter tout un morceau et en faire un monument du Metal. Il n'est pas aisé de composer un morceau dont la structure repose sur un riff, un couplet, un refrain un break (pour faire bien) un solo... Et tout ça en tuant, en faisant que le fan ne demande rien d'autre que... ça!!!
Machine Head n'a pas réussi "ça". Machine Head depuis "The blackening" a completement abandonné sa légère facette "neo" pour vendre un Thrash plus traditionaliste mais élaboré comme un local d'archives avec des rayons et des cartons partout. passant du coq à l'ane en moins d'une dizaine de minutes. Le tout sans sonner dépassé. Machine Head se plait depuis 2 albums, maintenant, à fignoler et polir ses riffs et ses soli a tel point qu'au lieu de rechercher l'efficacité suprême, en donne a foison à ses fans qui n'en demandaient eut etre pas tant! Si ça a fonctionné du tonnere sur The Blackening, il est peut etre possible que le groupe ai un peu plus de mal a se faire accepter avec ce 7eme album.
Car 4 ans aprés un album qui aura apporté une reconnaissance importante au groupe qui aura d'ailleurs tourné pratiquement 3 ans non-stop pour le promouvoir, MH nous présent son successeur trés trés attendu des fans.
Si le saut d'une sauterelle peut atteindre 300 fois sa taille, le jumping artistique entre the blackening et unto the locust n'est pas aussi large!
Par contre il va etre difficile à Machine Head de combler les fans avec cet album qui, sans etre mauvais, s'avère... Presque choquant!
Car les power thrasheurs ont fait une fois de plus preuve d'une ambition plutot prétentieuse avec "unto the locust" qui part un peu dans toutes les directions. Au menu, donc guitares acoustiques, riffs carrés et vocalises de haute volée se mélangent avec la recette classique du groupe.
Ce qui pourra étonner le fan car si on retrouve une certaine accessibilité dans la musique du groupe, paradoxalement on pourra reprocher au groupe de compliquer parfois un peu ses morceaux inutilement entrainant egalement la perte de son groove mythique qui s'etait déja trouvé amoindri avec "the blackening".
Si Machine Head excelle une fois de plus dans le domaine du solo dueliste et du riff qui déboitent, les cours de chant pris par Robb Flynn déservent plus qu'autre chose la musique du groupe, car, c'est un fait, Robb chante techniquement mieux mais perd de cette profondeur ténebreuse qui le caracterisait dans ses passages a voix claire.
Les compos maintenant,
"I am hell" qui ouvre l'album par une intro a capella et qui se découpe en 3 partie ne decontenancera pas les fans du groupe, que dire de "be still and know" avec sa mélodie de guitare rappellant Iron Maiden, ce titre sans etre mauvais ne tient pas trop sa place sur cet album, et a tendance a lasser un peu au bout d'un moment. D'autant plus que son solo ressemble beaucoup a celui de "aesthetic of hate" de l'album précédent, les lignes de chant rappelleront un certain "now i lay thee down", ce qui augure une certaine facilité choisie chez Machine Head.
"locust", quand à lui se révèle plutot dans la tradition des deux derniers albums du groupe, on pourra s'etonner de l'intro de "this is the end" et de son refrain qui fonctionne malgrès tout, en effet, aprés un intro acoustique (de rigueur sur cet album) on decouvre un riff à la Cradle of filth qui débouche sur un gros riff rappellant un peu trop celui seasons wither (inédit periode through the ashes of empire), il n'en demeure pas moins que nous tenons la les 2 meilleurs titres de l'album.
Arrive ce qui se doit d'etre le morceau "emouvant" de l'album,"darkness within", comprendre le succèsseur des "the burning red", "descend the shades of night" et "Halo". Si le titre fonctionne bien il prend bien moins les tripes que ses grands frères, un bon morceau tout simplement.
"pearls before the swine" fait figure de bouche trou, un bon morceau assez bourrin mais avec des lignes vocales mélodique qui dénote un peu avec le reste de l'album car moins poussé dans la composition d'un disque qui se perd un peu dans la complication inutile. le moins percutant mais l'un de mes préférés, allez comprendre...
C'est là que les cheveux se dressent sur la tête, et que les oreilles font le plein de miel, "Who we are" debute avec des choeurs d'enfants et nous entraine dans un tourbillon d'harmonies vocales mais egalement dans un refrain typiquement Heavy Metal qui ne sied pas du tout a Machine Head, le morceau est loin d'etre mauvais et fait office de curiosité mais risque de choquer serieusement même si les non amateurs du groupe pourraient, quand a eux, apprecier.
Reste que cet album comme mentionné plus haut recelle de trés bons moments comme ces duels de guitares qui déboulent comme des missiles. Un Dave Mc Clain une fois de plus imperial dérriere son kit de batterie, des compos chiadées (mais ptete un peu trop). Mais comme je l'ai dit plus haut, un peu de simplicité n'aurait cependant pas fait de mal.
On a serieusement l'impression que Machine Head, sur cet album a quelque chose a prouver, qu'il éprouve le besoin de démontrer qu'il est capable de composer des titres épiques et prétentieux. Rob flynn le dit lui même, il a enormément écouté Rush ces derniers temps et on peux penser que tout ça l'a peut etre un poil influencé.
Un bon album, cependant, mais que l'on se doit d'écouter plusieures fois pour bien rentrer dedans. Si on y arrive...
PS: La version limitée contient 3 morceaux supplémentaires: "The sentinel" reprise de Judas Priest qui n'apporte rien a l'original si ce n'est de démontrer que Robb Flynn n'est pas Rob Halford, "Witch hunt" reprise de Rush (ne connaissant pas l'original je n'emettrai aucun commentaire), et une version acoustique inutile de "Darkness within".
3/5